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TOQU'EN
TÊTE

   
Des recettes et des techniques réglées pour vous par Yann.

Fine Bouche

 

Chinée fortuitement sur le net, cette nouvelle traitant de cuisine est surprenante : "Fine bouche", cela ne s'invente pas, cela se déguste !

 

Prenons pour hypothèse de base que j'aie eu une personne à inviter pour dîner. Un ennemi pourrait bien faire l'affaire mais on n'invite pas un ennemi pour un dîner. Prenons donc cette hypothèse. Je connais quelqu'un qui accepte de venir chez moi pour un repas. Admettons.
Si cette personne avait été dans la cuisine au moment où j'étais en train de préparer le repas et si cette personne m'avait vu regarder ce qu'il y avait dans la casserole posée devant moi, il y a fort à parier que ça lui aurait tout de suite coupé l'appétit.
Moi, j'ai appris à avoir l'habitude de manger ce que je cuisine. Il s'agit déjà de ne pas être trop délicat. Il y a l'odeur, souvent, qui peut incommoder. Je le reconnais d'autant plus volontiers que je suis le premier à ne pas m'y faire, à l'odeur de ma cuisine. Ensuite, ce qui peut vraiment étonner, voire rendre malade, c'est l'aspect. Si ce n'était moi qui était le cuisinier, jamais je ne pourrais manger une chose pareille. En vérité, j'évite de trop regarder ce que je prépare mais il faut bien le faire de temps à autre. Non pas que ce serait encore plus mauvais si ça attachait à la casserole, non ! Juste qu'il faudrait gratter pour nettoyer et que, à ce compte là et vu les désagréments que cela provoquerait, il vaudrait mieux la jeter et en acheter une autre.
Ce qui est très très difficile, dans ma cuisine, c'est de conserver dans l'estomac ce que l'on est parvenu, à force de volonté, à avaler. Il y a comme un instinct de survie qui vous forcerait presque à vomir la première bouchée. C'est vraiment pas de la tarte de ne pas être un cuisinier comme les autres, je vous jure !

Des fois, je ne m'en sors pas trop mal. L'autre soir, par exemple, j'ai fait chauffer de l'eau pour faire cuire des pâtes. Tout le monde croit que l'on ne peut pas réellement rater les pâtes. On vous dira qu'elles peuvent être trop ou pas assez cuites, qu'elles manquent de sel, qu'elles sont collantes. Moi, j'ai un don. Mes pâtes, je parviens à les faire puantes et d'une vraiment sale couleur. Je peux pas expliquer, ça vient tout seul. Au début, j'ai douté. J'ai cru que je m'y prenais mal et que je devais apprendre à cuisiner. J'ai acheter des livres. J'ai acheté les produits nécessaires et j'ai essayé. Une catastrophe ! Enfin, pour en revenir à cette soirée au cours de laquelle j'ai fait des pâtes, j'avais acheté un paquet de macaroni tout ce qu'il y a de plus normal. En vente libre dans tous les commerces. L'eau, c'était l'eau du robinet, la même que celle qui coule au robinet des autres locataires de l'immeuble. Le sel, c'était du sel. Bon. Je peux pas expliquer. Bref. Ça puait, c'était pas beau, mais au goût, sincèrement, c'était pas si catastrophique que ça. Je veux dire que souvent, c'est nettement pire.

Au début, il y a eu des plaintes, dans l'immeuble. Je comprends. On prétendait que je faisais des choses bizarres chez moi. Une fois, même, les pompiers sont venus. Il y a eu jusqu'aux services départementaux des affaires sanitaires et sociales qui ont mené l'enquête. Deux fonctionnaires, qui refusaient de croire à mon don, ont tenté de rester dans la cuisine avec moi durant tout le temps de la préparation de mon repas. Il a fallu évacuer la demoiselle qui a eu un malaise. Ça a fait toute une histoire.

J'ai un souvenir particulièrement ému pour des brocolis que j'avais acheté frais cueillis du matin au marché. J'avais décidé de les faire à la vapeur. On a cru que j'avais créé une sorte de nouveau gaz mortel dans tout le quartier ! Non, je vous assure, ça m'empoisonne vraiment, de ne pas pouvoir cuisiner comme tout le monde !

"Et pourquoi vous n'allez pas manger au restaurant plutôt que de nous nuire avec vos expériences ?", me dirent un jour des locataires ulcérés venus se plaindre. Pouvais-je leur dire que je n'aime pas beaucoup la cuisine que l'on y sert ?

de Michel LOISEAU.
avec son aimable autorisation pour partager son écriture avec les internautes de Toqu'en Tête.

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Création de cette page le : 20/03/2006
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